C'est une belle nuit. Il faut bien l'admettre. La lune est bien ronde et lumineuse, à tel point qu'on se croirait en plein jour. En cette nuit d'automne plutôt fraîche, je dois bien admettre que ma veste en cuir n'est pas de trop, mais qui suis-je pour râler et me plaindre des décisions du Seigneur ? D'autant que ce n'est pas un froid désagréable. Cette douce brise est tel une caresse dans mes cheveux, et tel un voile léger sur mon visage.
C'est un spectacle curieux, un parc d'attraction vide et sans bruit, surtout en ce soir d'Halloween. Mais il faut admettre que j'ai choisi mon heure. Il n'y a plus que les poivrots et les putes qui traînent dans les rues, et c'est pas ceux là qui viendraient me gâcher cette nuit.
Ça me ramène loin en arrière. Il y a bien vingt ans, lorsque le petit Tommy et moi allions fêter Halloween, avec nos vieux costumes ridicules mais dont on était si fier car nos mère y avaient mis du cœur. A l'époque, c'était encore amusant d'évoquer le mot « sorcier »…
- Arrêtez ! Je vous en pris ! Laissez moi descendre !
- Mais pourquoi dont Oliver ! Au plus près du Seigneur, et regarde moi cette vue ! Tu ne vas pas me dire que ce n'est pas magnifique voyons ! D'autre n'ont pas eu autant de chances que toi tu sais ?
Tout en haut de la grande roue, on a une vue superbe, ça offre un panorama assez sublime…
Oliver Grady. J'aurais préféré une proie plus prestigieuse pour cette nuit, mais on fait avec ce qu'on a sous la main. Il n'est peut-être pas aussi immonde que ses autres congénères, mais celui-ci est d'après ce que j'en sais en relation avec quelques cible plus croustillantes.
Un rat. Un charognard qui suit ces tueurs et qui se délecte de la vision de mort qu'ils lui offrent.
Suspendu par les pieds à la nacelle avec une corde, la tête dans le vide, je peux comprendre une certaine panique. D'autant que le sang affluant au cerveau ne dois pas aider non plus.
- Allez Oliver, la roue est bloquée, mais il ne tiens qu'à toi de la faire descendre. Tu vois cette petite manette ? Elle actionne la rotation. Si tu es sage, je te fais descendre. Tout ce que je veux, c'est des noms. Juste quelques noms, et je te laisse en paix.
- On peut pas faire confiance à des… à des merdes… à des ordures impures de moldus…
- Oh eh bien je peux aussi décider de couper la corde tout de suite, et faire en sorte que ta tronche aille dire bonjour au sol, et qu'on arrive plus à faire la différence entre ta tête et ton cul, bien que ce soit déjà le cas.
- NON NON NON NON ! Je vais parler ! Je vais parler…
Il a du voir l'éclat du couteau approcher dangereusement de la corde. S'en est presque trop facile…
- Je t'écoute. Dis moi. Confesse toi à moi.
- Je… J'en connais que quelques uns… Ils sont pas très nombreux… à me laisser les suivre… ah…
Il y a euh… Louis McKenny ! Un vrai malade… comme tu les aimes hein ?
- Allons, un peu d'info nouvelle, fais un petit effort Oliver, je connais déjà tout ça…
- NON NON PAS LA CORDE ! J'en connais d'autre ! Il y a euh… le couple Palmer. OUI ! Marc et Margareth Palmer. Des tarés aussi… Fan du sort Doloris.
- Continue mon ami, tu es sur la bonne voie.
- Ah ! Euh… Janice Strawberry, une adepte du meurtre de masse et euh… Jack Hooks… C'est les seuls qui m'aient donné leur nom je vous en pris, j'en connais pas d'autres je vous le jure ! Faite moi descendre !
- C'est vrai. Tu l'as bien mérité. Je vais te faire descendre. Je te remercie Oliver, ton aide m'a été précieuse.
- Non ! NON ! ATTENDEZ ! ON AVAIT UN ACCORD ! NOOOOOOOOOOOOoooooooooon... *sprotch*
- Plus rapide que l'ascenseur pas vrai Oliver ?
J'aurais pu le laisser en vie. Mais finalement, n'est-il pas mieux ainsi ? Le Seigneur pourra bien lui pardonner, finalement, son seul vice était d'avoir une curiosité quelque peu morbide.
Bon. Où est cette manette ? Ah ! Hum… Après mûre réflexion, je vais peut-être rester ici encore un peu. Moi, une camel, et mon ami Jack Daniels. Une belle nuit vraiment.