Physique

Je suis banale. Voilà en gros ce que vous devez savoir sur moi. Je n'ai pas un corps attirant visuellement et encore moins marquant, ce qui fait que je me fonds facilement dans le décor. La tignasse brune, comme plus de la moitié de la population, n'a pas de reflets dorés ou auburn, elle est simple, quoique sa coupe est assez extravagante. Rebelles, ils rebiquent dans tout les sens mais surtout sur le coté droit, bon, ce n'est pas gênant et au moins, ils ne me tombent pas dans les yeux! Ces derniers sont ambrés, ce n'est pas une couleur si extraordinaires que ça donc elle n'attire pas l'attention non plus. Seul bémol dans ce tableau, mes lunettes, bien que je ne les utilise que pour lire, avoir le statut de "binoclarde" n'est pas facile à cacher, surtout aux nombreuses brutes de l'école, heureusement, j'ai un atout, mon corps.
Ni trop grande, ni trop petite, ni grosse ni maigre, ne possédant pas de formes féminines excessives, j'ai la parfaite stature de l'intello, mince, les traits juvéniles, mais il ne faut pas croire. Quand je rentre à "la maison", je ne chome pas. Mes muscles et articulations sont entrainés suffisamment pour que je puisse décocher un highkick dans le menton d'un géant, et je n'hésite pas à recourir à cet avantage. Contrairement aux autres élèves ne pensant qu'à donner des coups, je sais me mouvoir avec aisance et surprendre l'adversaire.

En tant que préfète, je porte l'insigne sur ma poitrine. J'ai un tatouage dans mon dos, assez tape-à-l'oeil et provoquant, c'est un phénix enveloppé de flammes avec pour citation gravée au niveau des plumes de sa queue "Le phénix ne meurt jamais". Allez savoir si Voldemort prendra ça pour une menace ou autre, personnellement, je serais morte de rire si un jour on me convoque juste pour un bête tatouage! Et pour couronner le tout, j'ai aussi des tatouages de plumes dans divers styles sur ma cuisse droite et mon tibia gauche, cette fois-ci, c'est surtout parce que j'aime les oiseaux, bien que j'ai peur du vide.

Psychologie

Si vous pensez me connaitre, alors vous avez tort, jamais vous ne parviendrez à me cerner. Je suis ainsi faite. Capable de feindre les émotions et de changer de comportement, je parviens aisément à me fondre dans la masse. Des sang-purs racistes à approcher? Je n'hésiterais pas à cracher sur les sang-de-bourbes et mêlés. Un professeur particulièrement craint? Je saurais comment faire pour être dans son cercle. Certes, mon don en légilimancie aide beaucoup pour cela mais pas que. Etre dépendant de quelqu'un ou quelque chose est une mauvaise chose dans l'entreprise que je dirige. Si vous êtes mon ami, c'est uniquement parce que je sais que je peux tirer profit de cela pour atteindre mon but. Plutot ambitieux n'est ce pas? Mais c'est comme ça. Etre à plusieurs, c'est un pourcentage de chances de se faire choper plus aisément. Oh, je ne doute pas de la loyauté de mes pions, c'est leur résistance à la douleur qui m'inquiète. Je ne veux pas de balance dans mon sillage.

Cela ne m'empêche pas des alliés ni de les diriger, malgré ma froideur ou les fausses émotions qui illuminent mon visage quand il faut, ils savent que je ne suis pas une débutante, limite c'est à croire que je suis née pour ça, dévaster Poudlard et faire tomber le Lord de son trone. Insensible, je ne le suis pas vraiment, comme tout le monde, je ressens des choses, mais c'est plus de la haine qu'autre chose, rares sont les choses capables de me faire vraiment sourire et encore plus rares sont les personnes qui ont su atteindre mon coeur de pierre. Rusée, en cas d'impasse, je trouverais toujours une solution, en réalité une dizaine, et ce même avant d'atteindre l'impasse.

Avide de connaissance et de pouvoirs, je suis une très bonne élève en cours et apprends tout ce qu'on me met sous la main et même plus. Magie noire, sorts impardonnables, magie sans baguettes, transplanage, déplacement magique (les volutes qui m'enveloppent ne sont ni blanches ni noires mais argentées, probablement parce que je ne suis pas réellement avec la Résistance ni pour autant un serviteur du Mal), rituels interdits, malédictions, qu'importe la nature du savoir, je veux me l'approprier afin de continuer mon avancée vers mon but ultime: Faire disparaitre cette foutue magie qui habite mon corps. Certes, vaincre le Seigneur des Ténèbres est un objectif aussi mais il n'est que secondaire, bien que prioritaire. Je ne veux plus vivre ainsi, en tant que sorcière, cette magie m'a apporté plus de mal que de bien...

Ironie du sort, je cherche à m'élever dans la hiérarchie mais j'ai peur du vide. Vraiment, vous ne me verrez jamais sur un balai, encore moins sur une de ces bestioles ailées qu'ont les sorciers, je m'en méfie autant que de ces derniers.

Histoire

Enfin, j'y étais parvenue...
6 ans, voilà 6 ans que je suis là, au coeur du problème, à la frontière de la mort où le moindre faux pas entraine notre fin. L'erreur n'existe pas dans cette équation, de ce fait, les critères pour mettre en place le plan et mettre en marche les rouages du chaos sont fort nombreux. Beaucoup trop pour qu'une seule personne puisse y parvenir. Surtout en 2 ans. Il m'en avait fallu pourtant 4 de plus pour connaitre l'ennemi, et maintenant? Je savourais ma victoire, bière au beurre à la main, le fessier soudé au fauteuil, admirant les flammes du foyer de la salle commune. Non, pas ma victoire, ceci n'était qu'une étape, une simple phase, il y en avait d'autres après, tout dépendait du taux de réussite. Cette attaque n'est pas sensée fonctionner, Cael ne sera pas contente de savoir que je venais simplement de condamner des dizaines de moldus et sorciers rebelles à une mort particulièrement violente et inutile. Peu importe, conquérir ne se fait pas sans sacrifice, il faut savoir se délaisser des pions inutiles, et puis... Elle voulait seulement laisser un message au Maitre des Ténèbres non? Je la laissai faire à sa guise, à elle d'assumer le reste!

"Je l'avais prévenu de toute façon, notre victoire, on l'aura. Mais qu'elle me laisse faire comme je l'entends."

Le cours de ma pensée se stoppa quand des voix attirèrent mon attention. Un garçon venait de se réveiller... Il voulait aller aux toilettes. Ceci n'était pas prévu, si je le laissai sortir, il allait entendre les autres au troisième étage, l'alerte ne devait pas être donnée maintenant, pas encore. Cette fois-ci, mon oreille externe entendit les pieds nus du petiot contre les pavés. A moitié groggy, il ne m'avait pas vraiment reconnu, me laissant un vague "s'lut..." au passage. Je n'avais pas le choix, lentement je me levai. Attirant une fois de plus son attention mais je ne le laissai pas réagir. D'un geste vif, je plaquai mes paumes sur ses tempes et me concentrai sur son esprit, fabriquant à la va vite un souvenir factice qui le ferait changer d'avis. Avec un professeur ou un élève en forme, cela aurait été compliqué, il m'aurait fallu implanter une idée et laisser la personne aller dans cette voie, là, j'avais le champs libre. Complètement. Les yeux vitreux de l'élève s'agrandir alors, surpris d'être là.

-Oh merde, le controle de potions, je ne l'ai pas révisé! Mais quelle buse!?

Il repartit comme il était venu, avec la vessie pleine à craquer mais une folle envie de réviser une évaluation qui n'aurait pas lieu demain. J'étais à nouveau seule, sa venue avait à peine perturber mes pensées focalisées sur mon role dans tout ce foutoir. Une interrogation venait de germer cependant. Si j'étais née sang-pure comme lui, ou si je n'avais pas rencontré cette femme, aurais-je eu la même vie douce et belle que je venais de voir dans ses souvenirs. Je balayais cette question, j'en connaissais la réponse et cela ne servait rien de cogiter sur le passé, revenir en arrière était impossible et puis qu'est ce que ça m'apporterait vraiment? Rien du tout. Si la Résistance n'était pas venue à moi, j'aurais mal fini et pas simplement en mangemort, j'aurais été un problème pour tout le monde.

Je ne devrais pas me replonger dans ce sujet, on ne sait jamais, je ne suis pas la seule Légilimente du chateau, il y a Lui. Je n'étais pas assez forte pour le contrer s'il lui venait l'idée de venir dans mon crane, même avec ma magie et ma force psychique, il me manquait trop de clauses à cocher pour un jour l'égaliser, bien que je sais que ce n'est qu'une question de temps. Lui a appris la Légilimancie, moi, c'est un don inné... A nouveau assise dans le fauteuil, je finis d'une traite ma bouteille, la reposant sans un bruit sur la table voisine, le regard perdu dans les flammes, laissant mon lourd passé me rattraper et, avec elle, la peur et la haine, deux émotions que je savais cacher aussi bien que mon appartenance à la Résistance.

Née de parents moldus, mon enfance ne fut pas facile, obligée de baisser la tête en présence des sorciers, je montrais déjà des signes d'un détachement social profond, douée pour les maths et débrouillarde, je crois que c'est ça qui m'a sauvé depuis le début, non, c'est une certitude. Si j'avais écouté mes parents ce jour-là, je serais morte, écrasée par notre propre maison. Mais ce que j'avais vu à la place de ce refus de mourir fut suffisamment atroce pour que j'en fasse des cauchemars. Je n'avais que 7 ans et j'avais vu ma famille se faire déchiqueter par une meute de loup-garous. C'est depuis ce jour que ma méfiance envers les êtres magiques était devenu une haine farouche, vorace, étouffante. Je me haissais moi-même, ou plutot la magie qui coulait en mes veines, ce poison qui me permettait d'entendre des voix que d'autres ne remarquaient pas et de provoquer des phénomènes indescriptibles. Seule, à la rue, personne n'était là pour m'aider, je n'avais trouvé que la violence contre mon propre corps pour faire taire temporairement cette foutue magie. Si elle n'avait pas été là pendant une de mes crises, je pense que je serais devenue une Obscurial depuis un moment. Mais je n'en étais pas arrivée à là grâce à elle. Cette femme dont je ne connaissais que le nom, sorcière et pourtant contre les idéaux des sang-purs. Je lui avais fait confiance dés le premier regard, probablement parce que j'étais désespérée, parce qu'elle me faisait penser à ma mère aussi, son odeur, sa voix, ses gestes, tout en elle représentait l'image maternelle de tout les enfants.

Elle avait tout de suite compris mon problème, prenant son temps pour m'expliquer que la Légilimancie n'était pas un mal, au contraire, surtout si je voulais me montrer utile pour sauver des vies. Je n'avais pas hésité une seconde et m'étais retrouvé au milieu de mages qui m'apprirent à controler mes talents ainsi que la magie. Je ne les aimais pas, comme tout les autres, mais voyant en eux de potentiels cartes à jouer sur l'immense plateau qu'était ce conflit mondial.

Agée de 10 ans, j'avais reçu ma lettre et j'étais partie à Poudlard, pour apprendre mais aussi pour combattre, à ma façon. Me faisant passer pour une sang-pure, j'avais le champs libre, je pouvais explorer et agir comme je le voulais. Intégrer les cercles intimes des élèves populaires ne fut pas un problème en soit, il était facile de les acheter et de se comporter comme eux, les profs furent un problème plus conséquent mais je n'avais pas baissé les bras et maintenant...

"Maintenant j'ai tout les cartes en main pour faire tomber ce chateau, je connais assez les professeurs et les secrets de Poudlard pour avoir un coup, non, deux coups d'avance sur tout ce beau monde."

Cael n'allait pas apprécier- plus par inquiétude qu'autre chose, j'ai appris que l'infirmier de l'école était plutot doué pour traquer les rebelles de l'école-, les autres non plus, mais ils avaient voulu se servir de moi pour changer la donne, et ils le faisaient encore maintenant. A présent, c'est moi qui mène la danse, qu'ils suivent ou pas, je m'en moque, ce chateau...

"s'effondrera, comme un chateau de cartes..."

Cette pensée me fit sourire, oui, j'avais réussi là où d'autres avaient échoué. Tranquillement, j'ouvris une autre bouteille et la portais à mes lèvres.

"Crevez, immondes pourceaux... et santé!"