Histoire
Gregorian est né dans une petite bourgade de Lousiane, St-Jospeh, village très pieux de la congrégation réformée, où il vécu une enfance heureuse, entouré de ses parents George et Mary Gummer. L'un était avocat, l'autre s'occupait du foyer, comme toute bonne femme qui se respecte. Cette quiétude fut malheureusement troublée par l'arrivée de ces abominations... Ce maudit jour où une troupe d'hommes et de femmes (étaient-ils vraiment humains?) vinrent dans son village, faisant craquer le ciel lui même, descendant sur Terre dans d'étranges volutes noires et malpropres... Ils firent sortir tout les habitants de leur foyers respectifs, et les alignèrent en rang dans l'église, parqué comme du bétail… Les habitants effrayés n'eurent d'autres recours que la prière. Une prière fort inutile face à ses créatures du démon, car pour sur, elles étaient envoyées de Belzébuth en personne. L'Apocalypse était-elle arrivée ? Nul autre choix que de prier pour le salut de son âme.
Pour Gregorian encore jeune, le salut de son âme lui était bien égal, il ne comprenait pas ces mots ! Il ne comprenait que ses propres sentiments, et partit se réfugier dans la sacristie, qu'il connaissait comme sa poche. Il connaissait l'existence d'une cachette, l'ancienne entrée des catacombes qui étaient aujourd'hui scellées, mais dont il restait tout de même un simple couloir de pierre, où seul lui pouvait passer.
Il attendit. Le temps parut une éternité. Jusqu'au moment où un cri fut poussé, à l'extérieur de l’église. Un grand éclair de lumière passa par les vitraux, et quelques instant après, l'église était en flamme. Une véritable rôtisserie humaine. Des hurlements déchirèrent le silence pieu de l'édifice.
Ces hurlements durèrent longtemps, beaucoup trop longtemps. En pleurs, Gregorian se boucha les oreilles, mais même cela ne l'épargna pas de cette terrible litanie funeste.
Quand ce triste chant fut fini, et que le ronronnement du feu semblait s'être apaisé, il sortit de sa cachette, pour ne trouver plus que des ruines fumantes, aussi fumantes que les corps de ses parents, que seul les sombres lambeaux de vêtements calcinés permettaient encore d'identifier.
Il resta assis là, devant les cadavres de ses parents, pendant un long moment, jusqu'à ce que les autorités dépêchées l'emmènent dans la ville d'à côté.
Il grandit alors, prit en charge par une famille d'accueil, constamment dans la fuite, tel un fugitif.
Pourquoi cette vie ? Il le savait. A cause de ces engeances infernales, ceux qui se font appeler sorciers…
Se terrant dans un souterrain « moldus » clandestin, il rencontra Lizbeth. La douce Lizbeth. Son sourire éclatant, ses cheveux blonds soyeux et son regard rieur lui fit oublier que tout ceci était arrivé. Il lui arrivait de se perdre en divagation absurde, avoir des enfants avec elle et les élever ensemble, au mépris du danger. Mais qui voudrait élever des enfants dans un tel monde ?
Toutes ces interrogations, il les chassait de son esprit aussi vite qu'elles venaient, l'amour rend aveugle par vrai ?
Mais ce bonheur n'aurait su perdurer. Un jour, des sorciers trouvèrent l'abri moldu, et ce fut alors un massacre. Un véritable bain de sang. Le peu de service de sécurité se fit rouler dessus, comme un monster truck roule sur une poule.
Il emmena Lizbeth avec la lui, la tirant par le bras, il s'enfuirent par de longs tunnels, ils crurent pouvoir échapper au pire, mais soudain, un éclat vert frappa Lizbeth, qui s'effondra derrière Gregorian. Il se retourna pour trouver le corps sans vie dans son amour. Il saisit alors le fusil qui traînait sur le sol, pauvre restant d'un équipement d'un soldat mort au combat, et il appuya sur la détente, avec un cri de rage. Il tira sur ce qui lui avait arraché le seul fragment de bonheur qui lui restait, et à cette instant, il eu la sensation étrange que quelqu'un le supportais dans son acte, et qu'une lumière apaisante se formait autour de lui.
Lâchant l'arme, qui s'écrasa violemment sur le sol, il vit la carcasse puante de ce soit-disant sorcier. Un sourire aux lèvres, il leva les yeux au ciel et tomba à genoux. Et dans un murmure il jura : « Si c'est ce que tu attend de moi Seigneur, créateur de toute chose, j'anéantirais ces créatures abjectes indigne de prétendre à ta descendance... »
Cette illumination le fit rentrer dans les ordres, il devint pasteur, c'est du moins le titre qu'il se donne. Il sillonne alors aujourd'hui le monde, à la recherche de proies à offrir en sacrifice à son Dieu, sa Bible à la main, prêchant la bonne parole, à l'aide de ses mots, et du langage de la poudre.